La gauche ambitionne d’avoir deux élus aux élections sénatoriales du 24 septembre 2023 au lieu d’une seule sénatrice aujourd’hui.
Cette fois-ci, la liste qui regroupe le PC, le PS, les radicaux de gauche, EELV, Génération.s, espère avoir deux élus : Alexandre Ouizille, tête de liste, PS, premier adjoint à la mairie de Villers-Saint-Paul, conseiller régional, et Catherine Dailly, conseillère départementale PC, adjointe au maire de Montataire, vice-présidente de l’agglomération Creil Sud Oise.
Une telle ambition, pour être légitime, peut tout de même surprendre.
Alexandre Ouizille et ses colistiers avancent quatre arguments et un programme :
Sur le papier, la raisonnement fonctionne.
D’abord avec un socle de 546 voix (dans la mesure où le corps électoral, à l’issue des élections municipales de mars 2020, en plein Covid, est resté très stable – à l’exception de Noyon passé de LREM à la droite).
Plus, une base de 150 grands électeurs venus de LREM.
Plus une cinquantaine d’opposants à la réforme des retraites.
Cela fait 746 voix ce qui permettrait d’approcher ou d’atteindre le seuil des deux sièges puisque, en 2017, la liste d’Edouard Courtial avait obtenu deux sièges avec 768 voix, et que Laurence Rossignol avait été élue avec 370 voix (or 370 x 2 = 740) !
Il faut cependant rester raisonnable et en conclure que l’élection d’Alexandre Ouizille semble, sauf énorme surprise, acquise et qu’il sera intéressant de surveiller l’étendue de son avance.
Mais surtout la gauche souhaite gagner grâce à un programme détaillé qui a été exposé, jeudi 24 août au matin, par Alexandre Ouizille, Catherine Dailly, Thierry Aury, patron du PC dans l’Oise, et Loïc Pen PC, médecin urgentiste.
«Nous venons d’envoyer notre programme aux 2400 grands électeurs de l’Oise. Notre projet sénatorial est nourri des échanges que nous avons eu avec les élus dans les mairies aux quatre coins de l’Oise à l’occasion de 200 réunions», indique Alexandre Ouizille
Le document sur papier couché brillant compte seize pages. En une, un portrait très mitterrandien d’Alexandre Ouizille, très “La force tranquille” de l’affiche présidentielle de 1981, il ne manque que le clocher.
En page 3, la présentation des candidats, dans l’ordre de la liste.
D’abord Alexandre Ouizille et Catherine Dailly, déjà nommés ci-dessus.
Puis Baptiste de Fresse de Monval, maire EELV de Margny-sur-Matz, avocat à Paris.
Danièle Blas, conseillère municipale à Chambly, administratrice de la maison de retraite Louise-Michel.
Jean-Paul Douet, maire PS de Montagny-Sainte-Félicité, ancien conseiller général, secrétaire général de l’Union des maires de l’Oise.
Enfin, Roseline Pinel, ancienne conseillère générale PRG, présidente du centre social de Songeons.
«Les indemnités des élus communaux ne sont pas cohérentes avec leur niveau de responsabilité administrative et pénale, leurs fonctions doivent être revalorisées», estiment les candidats de l’union de la gauche en soulignant que le code général des collectivités territoriales a triplé de volume en 20 ans.
Parmi les mesures proposées pour rendre du pouvoir aux élus :
Parmi les mesures :
Tout est disponible à cette adresse en cliquant dessus.
Le projet de la liste d’union de la gauche reprend quelques votes marquants de la mandature passée au sénat. Il indique notamment que les trois sénateurs de droite de l’Oise ont voté pour la réforme des retraites. Deux sénateurs de droite (Bascher et Courtial) se sont abstenus sur le texte prévoyant d’inscrire la liberté de l’IVG dans la constitution tandis que Paccaud a voté contre.
En 2017, les communistes et le reste de la gauche avaient fait liste à part pour les sénatoriales. La raison était que les communistes qui avaient combattu François Hollande n’allaient pas appeler à voter pour Laurence Rossignol, ministre du président Hollande. Cette fois-ci, la donne a changé. Les différentes composantes de la gauche combattent ensemble contre la droite et le macronisme. De plus, Laurence Rossignol a été exfiltrée dans le Val-de-Marne où elle a de bonnes chances d’être réélue. En conséquence, la voie était libre pour l’union.
Mais l’union de la gauche se fera sans LFI (contrairement à la NUPES.) Les membres de l’union de la gauche prennent acte de la décision, décidée par LFI au niveau national, de présenter des listes LFI dans tous les départements.
Cette division risque quand même de faire perdre une ou quelques dizaines de voix à l’union de la gauche car LFI possède très peu d’élus dans le département mais, peut-être, quelques sympathisants discrets.